Quand la mode éthique bouscule la production des grandes marques
décembre 18 2020 – Maud Oukaltoum

Éthique : “Ensemble des principes moraux qui sont à la base de conduite de quelqu’un”
@editionslarousse
Cette définition est plutôt claire. L’éthique, au sens large, est le leitmotiv que l’on se donne de notre idéal de vie. Dans la mode, l’éthique s’apparente à un challenge pour une société de surconsommation. Qui ne s’est jamais retrouvé.e devant son armoire pleine de vêtements en ayant le sentiment de n’avoir rien à se mettre ? Comment ne pas être déçu.e face à un pull qui bouloche au deuxième lavage ? Et que dire des conditions dans lesquelles sont produits nos habits ?
Ethique et mode font -ils bon ménage ?
L’industrie du Textile est aujourd’hui la plus polluante au monde après l’industrie pétrolière. Les conditions de confection dans certains pays vont à l’encontre du respect des droits humains et la relocalisation des entreprises devient un enjeu économique essentiel. Un mouvement autour d’une mode responsable s’est instauré depuis quelques années, un mouvement basé sur l’équité, le respect et la bienveillance. Zoom sur l’apparition de la mode éthique dans nos armoires.

Matière première : élément essentiel de la composition du vêtement
Pour la fabrication de nos vêtements et chaussures, la première information importante à retenir est que seulement 26% des vêtements fabriqués sont en coton et 11 % sont en laine, en soie ou en lin. Les 63% restants sont conçus avec des matières chimiques, soit près de deux vêtements sur trois.
Parmi ces matières premières nous pouvons donc distinguer : les fibres naturelles d’origine végétale ou animale et les fibres chimiques (artificielles, fabriquées à partir de matière naturelle, les fibres synthétiques, à base de dérivés de pétrole ou de matières recyclées). Une fois la composition du vêtement connue, il faut aussi s’intéresser au traitement qu’a subi la fibre (teinture, ennoblissement...). En effet, nous pouvons nous douter que les fibres n’ont pas été récoltées imperméables, infroissables, non-rétrécissantes au lavage, brillantes et n’étaient pas colorées en vert, rouge, bleu, orange ou violet. Ces propriétés sont apportées au tissu par des procédés chimiques, qui peuvent être nocifs pour la planète.
Quid du process de fabrication ?
L’effondrement en 2013 du Rana Plaza au Bangladesh ayant fait plus de 1200 morts est à ce jour classé parmi les catastrophes les plus meurtrières de l’histoire du travail. Cette tragédie se distingue pour ses causes, car au-delà des très bas salaires ou des mauvaises conditions de travail, elle est révélatrice des formes extrêmes de la surconsommation et ainsi, de la surproduction.
Ce bâtiment accueillait plusieurs milliers d’ouvriers travaillant pour les plus grandes marques occidentales. L’immeuble fut construit à la manière des maisons pauvres : à la va-vite et sans permis pour la satisfaction de la fast-fashion.
Aujourd’hui ce sont les conditions des Ouïghours qui font le plus grand bruit, dans un rapport publié fin juillet, 180 ONG appellent les grands groupes de l'habillement à prendre leurs responsabilités. En effet 1 vêtement sur 5 proviendrait des camps de travail forcé, présents en Chine, dénoncés par plusieurs associations pour les persécutions subies par cette minorité.
Vous souhaitez revoir votre façon de consommer de manière éthique ? Découvrez les conseils d'ORDESTIE à la rubique CONCEPT.
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