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Hijab et Sport : un problème uniquement Français ?

février 18 2022 – Maud Oukaltoum

Hijab et Sport : un problème uniquement Français ?
Hijab et Sport : un problème uniquement Français ?

Le port du voile fait parler de lui dans différents contextes. Dans le monde du sport, il n’est pas rare que les hijabis rencontrent des obstacles dans leur carrière. Selon les pays, les niveaux et le contexte, le port du voile est parfois interdit, privant alors ces jeunes femmes de pratiquer leur sport en toute liberté.

Hijab & Sport : un problème uniquement Français ?

Le collectif « Hijabeuses » tente de réclamer ses droits

En France, le sport qui pose un problème aujourd’hui est le football. Si la FIFA a autorisé de manière définitive le port du voile durant les compétitions, il n’en est pas de même pour la FFF. La FIFA ayant laissé libre choix de décider à chacune des fédérations de football, la FFF est l’une des seules à avoir interdit le port du voile durant les compétitions. Les femmes musulmanes portant le voile ont donc la possibilité de le conserver durant les entraînements mais se voient dans l’interdiction de participer à une compétition telles qu’elles sont, portant un foulard, même adapté au sport. Le collectif des « Hijabeuses » ne cesse de militer pour leur droit de porter le voile lors des compétitions. Ce collectif a été créé en mai 2020 en réaction à un amendement de la LRM (La République en Marche) à la proposition de la loi sur la démocratisation du sport qui vise à interdire le port de signes religieux lors de compétitions sportives et visant directement les sportives musulmanes.

Hijab & Sport : un problème uniquement Français ?Une manifestation interdite pour le collectif Hijabeuses

Le mercredi 9 février dernier, les hijabeuses s’étaient vues refuser le droit de manifester pour défendre leur cause. Ayant saisi le tribunal, l’interdiction fut finalement suspendue. Malgré l’heure tardive, les jeunes femmes ont quand même tenu à se rassembler en fin de journée sur une pelouse située en face de l’esplanade des Invalides pour fêter leur victoire. Des banderoles indiquant « Football pour toutes », « Laissez-nous jouer » étaient déployées avant de laisser place à un match dans une ambiance bon enfant. Souhaitant organiser des actions partout en France, le collectif s’est également réuni à Lille, ce mercredi 16 février. Les joueuses protestent pacifiquement contre cette interdiction et souhaitent simplement démontrer que leur unique souhait est de pouvoir jouer au football.

Une décision partagée entre le Sénat et les députés

Alors que les sénateurs avaient voté le 19 janvier un amendement qui interdit le port du voile lors de compétitions sportives, les députés ont aussitôt présenté leur désapprobation. N’ayant pas trouvé d’entente autour de cette décision, une nouvelle lecture fut prévue à l’Assemblée le 16 février. À l’issue de cette séance publique, le Sénat n’a pas adopté la proposition de loi visant à démocratiser le sport en France. Décision non définitive puisque ce débat prendra fin le 24 février prochain où une décision finale sera prise.  

Le touchant parcours de Bilqis Abdoul Qaadir

À travers le monde, de nombreuses femmes rencontrent des obstacles durant leur carrière sportive à cause de leur choix de porter le voile. C’est le cas de Bilqis Abdoul Qaadir, une jeune femme américaine et talentueuse joueuse de basket qui a vu sa carrière brisée à cause de ses convictions religieuses. Après un parcours remarquable en tant que joueuse de basket durant toute sa scolarité, Bilqis atteint un niveau exceptionnel dans sa pratique. C’est sans surprise qu’à ses 24 ans, l’opportunité de devenir joueuse professionnelle se présente à elle. Seulement un problème se pose : La FIBA (fédération internationale de basketball) lui interdit de porter un voile sur le terrain.Hijab & Sport : un problème uniquement Français ?

Le choix entre le sport et la foi

Entre une carrière professionnelle prometteuse où les opportunités affluent et la foi, Bilqis choisit la foi. Cette épreuve fait naître son envie de se battre pour que la législation évolue. Un combat retracé dans un documentaire Life without Basketball de Tim O’Donnel et Jon Mercer.

La FIBA cède au bout de 3 ans de lutte

Après un long combat d’une durée de 3 ans, la FIBA cède et finit par accepter le port d’un voile ou d’un turban lors de compétitions. Les propositions de recrutement affluent pour la jeune femme. Il est malheureusement trop tard et Bilqis a depuis longtemps fait le deuil d’une carrière professionnelle. Entre-temps, la jeune femme est devenue professeure de sport dans une école musulmane de Memphis. Elle y avait bien évidemment monté une équipe de basket et tentait d’accompagner au mieux ses élèves dans un contexte où il est difficile d’être jeune musulman aux Etats-Unis. Depuis, la jeune femme s’est installée au Canada où elle a fondé Dribbling Down Barriers , une organisation qui permet des matchs entre joueurs et joueuses de toutes les religions. C’est le combat qu’elle a décidé de mener.

Les femmes interdites de sport en Afghanistan

Parallèlement, depuis le retour des Talibans au pouvoir en Afghanistan, les femmes sont de nouveau privées de sport. Une interdiction qu’elles avaient déjà connue de 1996 à 2001 lorsque les Talibans étaient au pouvoir. Cela faisait donc 20 ans que ces femmes avaient retrouvé ce droit fondamental de liberté, pratiquer le sport comme bon leur semble. Face à cette interdiction, justifiée par les Talibans comme n’étant pas une « nécessité » pour la femme, les grandes instances sportives réagissent. Par solidarité, il devra être interdit aux hommes afghans de participer à toute manifestation sportive internationale tant que les femmes seront privées de ce droit. Une belle démonstration des fameuses valeurs du sport qui prônent la solidarité.

Hijab et Sport : un problème uniquement Français ?

Une question peut alors se poser. Quand les grandes instances sportives se montrent attentives au sort de ces femmes privées de sport, d’autres se montrent moins conciliantes et continuent de priver d’autres femmes de pratiquer librement leur sport comme elles l’entendent. Alors, dans le fond, on peut se demander quelles sont les motivations qui poussent les institutions à tantôt agir favorablement, tantôt à l’encontre de ces jeunes femmes qui ne demandent qu’à pratiquer librement un sport en restant elles-mêmes ? 

A voir également, des marques se mobilisent pour une mode plus inclusive, exemple de Rizanaa >

 

Léa Vandenbrouk Rédactrice Web Modest Fashion
À propos de l'Autrice
LÉA V.
Léa V. Sport addict, aime se perdre dans la nature, lire des romans accompagnée d’une tisane ou encore voyager sans rien programmer... Rédactrice web, elle prend plaisir à écrire pour des acteurs engagés et inspirants 💪🏽

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